La session intersemestrielle de l’IPT de Montpellier a eu lieu les 18 et 19 janvier derniers, avec pour thème Sciences bibliques et histoire comparée des religions : un couple qui ne se parle plus ? Dany Nocquet, doyen de la Faculté de Montpellier de l’IPT, revient sur ces deux jours de travail très féconds.
– Pourquoi avez-vous choisi une telle thématique et à qui s’adressait-elle ?

Pour comprendre le choix et les enjeux de notre thématique, je souhaite rappeler deux points essentiels : la session intersemestrielle constitue un moment unique en ce qu’il ne s’inscrit pas dans les disciplines traditionnelles et qu’il est ouvert à tous, étudiants de l’IPT de tout niveau ou personnes extérieures. Je parlerais donc plutôt d’un séminaire de découverte permettant d’élargir le champ des questions, et de les aborder à travers des points de vues variés et extérieurs à l’IPT. D’où la possibilité de thèmes « décalés » ; après le service en 2017, nous avons voulu explorer les relations souvent délicates entre l’approche purement théologique et biblique des textes et une compréhension plus large faisant intervenir histoire, archéologie, science…

– Comment se sont passés ces deux jours ?

Nous avons eu l’honneur d’accueillir Christophe Uehlinger, professeur de l’Institut de Sciences des religions, à l’université de Zürich. Ce dernier est reconnu dans le monde entier pour ses recherches sur l’histoire des religions et notamment pour ses travaux sur l’iconographie des sceaux royaux archéologiques. Fort de ses nombreuses découvertes extra bibliques, Christophe Uehlinger explique que l’imaginaire religieux se construit dans le temps et l’espace, et qu’au cœur même de ce processus, il existe une matrice qui transcende les siècles et les cultures. L’idée est que les textes bibliques se comprennent de façon plus complète – et donc plus exacte – à la lumière d’autres disciplines dont le mérite est de mettre en avant des liens, des résonnances, à travers la connaissance du contexte historique, géographique et culturel plus large.

Nous avons alterné conférences, séances de travail en petits groupes et reprises en plénière, créant des moments de respiration, permettant l’échange entre les participants eux-mêmes, les questions à l’intervenant.

– Que retenez-vous de cette session 2018 ?

Christophe Uehlinger et moi-même avons particulièrement apprécié de pouvoir aborder des questions potentiellement « dérangeantes » dans une atmosphère apaisée, sans aucune crispation. D’où des échanges profonds et féconds. Par ailleurs, cette session a une nouvelle fois montré la richesse d’une réflexion intergénérationnelle ; chacun y contribuant en apportant son regard au travers de son expérience, de son âge et de son cheminement personnel. Enfin, ces deux jours me confortent dans la nécessité d’élargir sans cesse son regard, de confronter les points de vue, d’aller au-delà…