Mathias, tu es un étudiant un peu atypique… Peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Oui, c’est vrai. J’ai fait mes études de théologie après mon bac dans les années 1980 à Tübingen et Marburg en Allemagne. Après ma formation pratique dans mon Église, l’Evangelische Kirche Hesse-Nassau, j’ai travaillé comme pasteur et je suis maintenant dans la paroisse de Wehrheim, une ville de presque 10 000 personnes, à 30 kilomètres au nord de Francfort (dans la Hesse). J’ai 60 ans et je suis marié à Kerstin, qui est professeur dans une école professionnelle.

Tu entreprends cette année une formation en théologie à l’IPT- faculté de Paris. Peux-tu nous en dire plus sur ce choix et ce qui t’a motivé à venir à Paris ?

Mon église accorde à ses pasteurs, tous les dix ans, une formation particulière pour trouver de nouvelles idées. Je trouve les relations œcuméniques très importantes. De nos jours, avec le recul de l’influence des Églises dans la société, il nous faut mieux partager les programmes et ce, afin de montrer les valeurs de l’Évangile. Ma paroisse entretient depuis plus de quarante ans un partenariat dont je m’occupe avec une église à Lubumbashi (République démocratique du Congo). C’est pourquoi je suis intéressé par la langue française que j’ai apprise à l’école. Étudier à l’IPT m’offre la possibilité d’approfondir ma connaissance de la langue française et en même temps d’avoir un aperçu des discussions à l’œuvre dans l’univers de la théologie française.

Tu as assisté à la session intensive d’hébreu. Quel a été ton sentiment après cette première semaine à la faculté ?

J’ai été accueilli avec bienveillance par les professeurs et les étudiants et je me suis trouvé aussitôt à l’aise au sein de la faculté. Je vous remercie pour l’ouverture d’esprit ! Le travail en hébreu était éprouvant parce que je dois simultanément pratiquer les deux langues étrangères. Mais j’ai vraiment profité du cours grâce aux qualités des professeurs et de leurs méthodes variées. Mon projet sera de continuer le cours d’hébreu parce que, depuis des années, c’est une envie forte que je porte en moi : retrouver ma connaissance de l’hébreu que j’ai oubliée malheureusement dans les années suivant mes études.

Tu as peut-être déjà des attentes et des envies vis-à-vis de ce nouveau parcours d‘étude. Peux-tu nous en faire part ?

Outre l’hébreu, je m’intéresse aux relations entre l’État et l’Église en France. On a une situation très différente en France par rapport à l’Allemagne, à cause de la laïcité. Je voudrais mieux comprendre la vie des Églises protestantes françaises et leur histoire. Du côté de la pratique, j’aimerais discuter et comprendre les motivations du travail en Église et observer comment l’Évangile se manifeste dans la vie quotidienne.

Pour conclure : si nous devions te souhaiter quelque chose, ce serait… ?

Trois choses : d’avoir plus de contacts pour échanger sur nos perspectives d’Église et sur la théologie, d’être plus à l’aise pour m’exprimer en français, de repartir chargé de toutes ces expériences chez moi (pour enrichir ma vie personnelle et ma paroisse).