(De gauche à droite) Andry Ramaholimihaso, Olivia Passy et Emmanuel Argaud


L’IPT accueille des étudiants en formation initiale mais il offre également des cursus plébiscités par les étudiants en reconversion professionnelle. C’est le cas d’Olivia, Andry et Emmanuel, étudiants en théologie en première année, que nous avons rencontrés ce mois-ci. Pour nous, ils reviennent sur ce choix, leurs motivations et une approche qui les a tout particulièrement marqués en ce premier semestre, le cours deChristine Prieto, « Paris, théâtre des religions ».

 

Pourquoi avoir fait le choix de cette formation à l’IPT ?

Olivia Passy: J’étais gestionnaire administrative des ventes dans l’automobile mais ça fait déjà deux ou trois ans que je souhaitais travailler à plein temps pour l’Eglise. Celle-ci appartenant à l’EPUdF, le lien avec une formation à l’IPT a été facilité. J’avais hâte de pouvoir pratiquer durant la semaine ce qui était réservé à mes week-ends et me plaisait tant.

Emmanuel Argaud: Mon poste au département des ressources humaines d’une grande compagnie française de transports n’a pas entamé la réflexion sur le pastorat que je porte depuis 30 ans. J’ai commencé par suivre les cours d’initiation à la théologie avant de me lancer. Et j’ai encore cinq années de travail devant moi pour confirmer cette voie. L’IPT a toujours été une évidence pour suivre cette formation.

Andry Ramaholimihaso : J’étais en activité depuis 11 ans dans des fonctions de commercial et préparateur de commandes mais depuis 2013, je m’investissais de plus en plus à l’EPUdF, en tant que membre de la communauté de paroisse entre autres. J’avais envie d’aller plus loin dans ma foi, d’apprendre la technique pour peut-être devenir pasteur.

 

Quelle a été la réaction de vos proches à l’annonce de cette décision ?

Olivia : Ils ont d’abord été surpris, puis angoissés à l’idée que je puisse être déstabilisée financièrement. Mais aujourd’hui, ils sont surtout fiers de ce choix. Certaines réactions ont été plus mitigées : j’ai ressenti un certain dédain de la part du monde professionnel d’où je viens et quelques amis ont été mal à l’aise. Devenir pasteur était vraiment trop en décalage avec leurs aspirations, difficilement compréhensible, surtout quand on est éloigné du monde protestant.

Emmanuel :Pour moi, c’est un projet familial. Il me fallait le soutien de ma femme et de mes enfants. Ces derniers sont d’ailleurs ravis de voir que leur père a lui aussi son lot de devoirs. On se soutient. Et cette exigence de travail qui est aussi celle du pasteur me va bien. Être étudiant, ça change le regard qu’on avait sur sa propre croyance.
J’en profite pour remercier ma femme car, sans son soutien, cette aventure n’aurait pas été possible.

Andry : Il fallait que je m’engage. Et mes proches m’ont soutenu dans cette démarche. Mon père est pasteur et ma femme a rapidement compris que ma façon d’être et de vivre ma vie trouverait son équilibre dans cette décision.

 

 

Le cours de Christine Prieto, « Paris, théâtre des religions »,vous a particulièrement plu. Pouvez-vous nous en dire plus ?  

Emmanuel : Cette présentation vivante de la diversité des confessions nous pousse à rencontrer l’autre. Parfois, j’ai même eu le sentiment, lors des visites, que je pourrais appartenir à ces autres Eglises. Mais au fond, cela renforce ma conviction, celle d’un luthéro-réformé qui fait corps avec l’EPUdF. La diversité donne du sens, c’est une richesse incroyable. Visiter l’Eglise américaine, un lieu presque sans confession, qui accueille tout le monde, et un temple orthodoxe serbe où sacré et fidèles sont séparés par un mur, c’est un voyage entre deux mondes inconnus. 

Olivia : Le Temple de Marie a été une vraie découverte pour moi. Au sein même de la famille chrétienne, il y a une grande diversité de pratiques et de représentations. C’était vraiment intéressant ! 

Andry : La visite du temple bouddhiste, dans le 10earrondissement, m’a ouvert de nouvelles pistes de réflexion. C’est ici que j’ai entendu parler, pour la première fois, de la théorie de la métempsychose, où tout serait réminiscence. Cette approche est passionnante. Le cours de Christine Pietro m’a permis de prendre conscience de la grande variété de l’offre religieuse qui existe dans notre société dite sécularisée. Cette variété m’échappait, c’était très intéressant à voir.