(De gauche à droite) Aina Brudey est en deuxième année de théologie à l’IPT – Faculté de Paris / Marie Assmuth entame son master en avril (9e semestre post bac) ; elle a choisi, comme il est d’usage en Allemagne, deux matières :  le français et la théologie / Luisa Wellems, en 7e semestre post bac, a opté pour l’allemand et la théologie.


La Faculté de Paris a accueilli en février dernier des étudiants de la faculté de théologie de Münster (Allemagne) pour une semaine de formation sur la représentation du pouvoir dans les œuvres d’art. Au programme : visites des collections du Louvre, du musée Rodin, du Centre Beaubourg et du musée de Cluny. Nous avons rencontré trois étudiantes ayant participé à cette semaine de formation.

 

Pourquoi avoir fait le choix d’une telle formation ?

Marie Assmuth : J’ai toujours voulu enseigner, surtout le français. A l’école, il y avait aussi une matière que j’appréciais beaucoup, c’était la théologie. Autant catholique que protestante. Mais je trouve que les protestants sont plus libres dans leur pensée.

Luisa Wellems : Ce sont les professeurs que j’ai eus en théologie qui m’ont inspiré cette voie. Je me suis toujours dit que je pourrais faire comme eux. J’aime échanger avec les autres sur les questions de foi mais aussi l’histoire ou l’approche dogmatique. J’aimerais accompagner les jeunes dans leurs réflexions.

Aina Brudey : Je me posais beaucoup de questions sur la religion et sur la manière dont notre société s’était construite. Je suis arrivée en France de Madagascar en 2014 et j’avais été très frappée par la différence avec mon pays d’origine. Là-bas, l’Église et l’État travaillent ensemble alors qu’en France, il y a la laïcité.

 

Que pensez-vous de cette exception que constitue la laïcité à la française ?

A.B. : Moi, ça m’a permis de m’ouvrir à d’autres points de vue que le mien. Mais il y a aussi des similitudes : je retrouve par exemple la même fraternité entre paroissiens que celle que je vivais chez moi à Madagascar.

M.A. : En Allemagne, l’État soutient la liberté religieuse. C’est dans cette logique que l’école propose, sans obligation, des cours de théologie. Nous avons ainsi un espace de dialogue et d’échange sur les différentes religions, nous pouvons comprendre les croyances et partager nos questions.

L.W. : Le monde change, il faut des lieux pour en parler. En France, je ne sais pas, mais en Allemagne, l’école en est un.

 

Quelles sont vos premières impressions sur cet échange auquel vous participez ?

A.B. : Très belle expérience ! Saisir la trace de la personnalité du peintre dans son œuvre, c’était un peu comme un jeu de piste. L’évolution de son travail, les représentations qu’il choisit, son style, ce sont autant d’indices pour décrypter la relation entre le créateur et son œuvre. Et puis le fait de pouvoir interagir avec des personnes très différentes de moi, qui n’avaient pas le même point de vue sur la religion ou sur les arts, c’est très riche. Lors du travail de présentation que nous avons dû faire, j’ai beaucoup appris de la méthode et de la lecture de l’œuvre d’art que faisait mon binôme allemand. J’ai ainsi pu profiter de cette présentation pour améliorer la construction de mon argumentaire. J’ai vraiment hâte d’aller à mon tour en Allemagne.

M.A. : Je n’avais pas une grande connaissance de l’art, je n’en ai pas beaucoup plus aujourd’hui mais l’intérêt est désormais bel et bien là. Les présentations qui nous ont été faites m’ont permis de prendre conscience de la profondeur des œuvres, des lectures et du sens que nous pouvions en faire. En tant qu’étudiante en français, ce fut aussi pour moi l’occasion de pratiquer cette langue chantante que j’aime tant. Malgré tout, j’ai encore un peu de mal à comprendre le principe d’un prédicateur laïc…question de culture je suppose.

L.W. : Paris est une si belle ville. Et il y a tant de musées. C’est très impressionnant la quantité d’œuvres de grande qualité que l’on peut y voir. Le musée d’Orsay restera pour moi un moment magique.

En retour, les étudiants en L2 et L3 de l’IPT – Faculté de Paris partiront  du 13 au 16 mai à Münster.