Nkoussou suit des cours à l’IPT via l’enseignement à distance (EAD). Elle revient sur les deux journées et demie passées en présentiel à Montpellier en avril. 

 

Nkoussou, tu suis des cours de théologie à distance depuis cette année. Tu as été aux journées de reprise proposées en présentiel à Montpellier. Qu’en as-tu tiré ?

Il y a clairement un avant et un après. Je ne regrette pas d’être venue, même si j’ai dû poser des congés et m’organiser pour cela, depuis Paris. Quand tu es étudiant à distance, tu es seul face à tes cours, malgré les discussions avec le groupe WhatsApp, et malgré les quelques visios qui sont proposées au cours du semestre pour poser des questions aux professeurs. Non seulement c’est dur car il faut se motiver, seule, après des journées ou des semaines de travail, mais en plus, plus que d’autres disciplines sans doute, tu peux avoir envie d’en parler avec d’autres. Étudier la théologie vient toucher des choses de l’ordre de l’intime. Les nouvelles connaissances que l’on acquiert se confrontent à une image que l’on avait forcément avant de Dieu, de la Bible. Cela bouscule. En théologie, on a déjà nourri intérieurement quelque chose avant d’étudier. En mathématiques, il me semble que tu arrives avec moins d’idées préconçues sur ce que tu vas apprendre en cours… (rires) Pour te donner un exemple, avant de faire de la théologie, j’écoutais une épitre de Paul et me demandais tout de suite comment ce texte « miraculeux » me parlait directement dans ma vie. Une fois étudié le contexte dans lequel Paul a écrit son épître, une fois intégrée la culture ambiante, celle des personnes à qui Paul s’adressait, on ne voit plus les choses de la même manière. Pour moi, c’était vraiment bien d’échanger avec les professeurs sur cela notamment. Comment réintégrer dans l’intime ce qu’on a analysé de façon scientifique et qui nous apparaît, non plus comme miraculeux, mais comme « un parchemin » du passé ? En même temps, on réalise ce que cette Parole pouvait avoir de totalement subversif par rapport à l’époque…

 

T’es-tu dit à la lumière de cette expérience que tu poursuivrais en présentiel ? 

Comme pour d’autres étudiants, ce n’est pas possible, je suis salariée, j’ai 34 ans et une carrière à construire. Je fais cela seulement pour ma curiosité, pour creuser ma foi protestante, et non pas pour devenir pasteure.

 

Comment se passent ces journées, concrètement ?

Elles se déroulent sur deux jours et demi, à Paris au premier semestre, et à Montpellier au deuxième semestre. Pour cette session à Montpellier, nous étions quatre femmes d’âges et de professions variés. Nous sommes arrivées un mardi après-midi, nous avons posé bagage dans les adresses qui nous avaient été communiquée – j’étais en auberge de jeunesse, les autres à l’hôtel – puis avons été accueillies à la faculté que l’on nous a fait visiter. Pendant ces journées, nous nous sommes vu proposer de suivre des cours avec d’autres étudiants en filière « présentielle » classique, et également des ateliers spécialement pour nous, afin d’échanger avec les professeurs qui nous suivent à distance. Nous avons dîné avec nos professeurs un soir. C’était très sympathique.

 

Que dirais-tu aux étudiants à distance qui hésitent à le faire ?

Qu’il faut le faire, c’est indispensable, cela redonne du sens et rebooste la motivation ! Lors des cours en présentiel, je me suis aussi rendue aussi compte à quel point on sent mieux, face aux professeurs animés par ce qu’ils disent, – car ils sont tous passionnés – leurs intentions, les « underlines », ce qui est sous-jacent. On travaille alors plus vite !

 

Retrouver le programme des cours qui ont été proposés cette année sur le site l’IPT.