Une première journée d’information sur les violences sexistes et sexuelles (VSS) a eu lieu le 23 mai à l’IPT de Montpellier. Maître de conférences en théologie systématique, Guilhen Antier y a assisté et répondu à nos questions.
Vous avez participé à une journée d’information sur les violences sexistes et sexuelles (VSS) à l’IPT. Pouvez-vous nous en parler ?
Oui, cette journée a eu lieu le vendredi 23 mai. Elle était animée par Mme Céline Savonitto, chargée de mission au rectorat de Montpellier. L’IPT ayant obtenu le label EESPIG, cette intervention s’inscrit dans une démarche de prévention et de sécurité au sein de notre établissement. Il s’agissait d’une première séance de sensibilisation, d’une durée de deux heures, qui a rassemblé environ quarante personnes – étudiants, membres enseignants et administratifs.
Comment s’est déroulée cette intervention ?
L’approche était très pédagogique. Nous avons eu un rappel des éléments légaux en matière de violences sexistes et sexuelles, ainsi qu’une explication claire de la notion de consentement. Des quiz interactifs ont permis de mieux comprendre certaines situations concrètes. L’intervention a été bien accueillie. Elle a permis à chacun·e de prendre conscience des enjeux, et nous a donné envie d’aller plus loin.
Quelles suites envisagez-vous pour cette démarche ?
Nous avons décidé de faire appel à Mme Savonitto à nouveau, notamment dans le cadre des journées d’intégration de septembre. L’objectif est de faire de l’IPT un lieu où l’on se sent en sécurité, où ces sujets sont pris au sérieux. Il ne s’agit pas de les balayer sous le tapis, mais bien de les affronter avec responsabilité.
Cette initiative fait-elle partie d’un projet plus large ?
Oui. Elle comprend deux volets : un premier, consacré à la sensibilisation, et un second, à la formation des différents acteurs de l’IPT. L’idée est que chacun·e sache vers qui orienter les personnes concernées par des faits de VSS, et que des relais soient clairement identifiés dans l’institution.
Qu’est-ce qui a motivé l’organisation de cette journée ?
Cette initiative fait directement suite à un communiqué conjoint de l’Église protestante unie de France et de l’IPT. Il y est reconnu que Jean Ansaldi (1934-2010), ancien pasteur et professeur à la faculté de Montpellier, a abusé de sa position d’autorité pour commettre des violences sexuelles, notamment dans le cadre de soi-disant « accompagnements spirituels ». Ces témoignages mettent en lumière un système d’emprise et de domination. Ces faits graves, aujourd’hui reconnus, nous interpellent en profondeur et appellent une réponse institutionnelle claire.
Y avait-il une attente forte de la part des participants ?
Pas particulièrement. Il n’y a pas eu de demande spécifique au départ, mais c’est justement pour cela que faire appel à une intervenante extérieure était important : cela permet une parole plus libre, plus neutre, et ouvre un espace de réflexion essentiel.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Après l’intervention de septembre, nous entrerons dans une phase de formation plus concrète. Par ailleurs, une charte contre le harcèlement, les discriminations et les VSS sera mise en place dès la rentrée. Elle devra être signée par toute personne intervenant à l’IPT : enseignants, étudiants, personnels administratifs, responsables associatifs… C’est une étape structurante.