Pamphile Rambeloson, père de trois enfants est originaire de Madagascar. Il est arrivé en 2002 en France alors qu’il exerçait déjà le métier de journaliste en parallèle de ses études de médecine. Il est désormais en seconde année de licence et étudie à l’IPT-Paris.
Il souhaite devenir pasteur de son Église, l’Église luthérienne Malgache – synode Europe. Il a participé au voyage d’étude à Rome organisé par la Faculté de Paris, avec les étudiants de licence. Il nous livre ses impressions sur ce séjour qui s’est déroulé du 9 au 15 mai 2022.
Tu as participé au séjour organisé par l’IPT en Italie, à Turin puis à Rome. Quel est ton ressenti ?
Je suis très satisfait. Cela m’a permis de voir concrètement tout ce que j’ai entendu lors des cours d’histoire du christianisme. Ces vestiges témoignent de l’existence des premiers chrétiens. J’ai été particulièrement touché par le Colisée. Cette histoire n’est pas une fiction. La basilique San Clemente nous a bien montré aussi l’imbrication des couches historiques et l’évolution des pratiques religieuses. Nous avons découvert le culte de Mitra, concurrent de celui des adeptes de Jésus.
Mais je ne porte pas de jugement sur l’histoire des martyrs. Je veux rester neutre face à toute cette violence car la société, à cette époque, vivait ainsi.
Je remercie l’IPT de m’avoir permis de participer à ce voyage. Personnellement, je n’aurais pas eu cette initiative, même en tant que chrétien engagé. Mais l’étudiant que je suis a pu ouvrir ses yeux sur l’histoire ancienne, la source du christianisme. Ces ruines sont des empreintes dont je suis content d’avoir pu suivre la piste.
Si je dois prêcher sur l’Épître aux Romains par exemple, je vais pouvoir me souvenir de ces moments. Ressentir que cela a vraiment existé. Et je pourrai l’intégrer dans ma manière de m’exprimer.
L’ensemble des étudiants ont été reçus par les membres de l’Eglise vaudoise, à Turin – Crédit : Jean Castagna – mai 2022
Et sur l’organisation globale ?
Vraiment, je tire mon chapeau pour l‘organisation de ce séjour. Que ce soit à Turin où nous avons pu visiter des musées et rencontrer l’église vaudoise, ou à Rome en alternant visites d’églises mais aussi rencontres avec les étudiants de la faculté de l’Eglise vaudoise. Tout a été fait avec un sens très poussé pour gérer et manager les groupes. Je remercie particulièrement Corinne Lanoir pour la planification : même si on était parfois fatigués, la joie de ces découvertes a fait s’envoler tous nos maux.
Par ailleurs, nous n’avons pas juste suivi notre guide, passivement, mais on a pu poser nos questions et se sentir totalement intégrés à la visite.
Lors de la visite de musée égyptien par exemple, c’était une véritable révision de ce qu’on voit en cours et là, c’était en vrai, avec les motifs et les sources d’origine. C’est très touchant et cela donne envie de travailler ces questions encore plus loin.
Musée des antiquités égyptiennes de Turin – Crédit : Jean Castagna – mai 2022
Pourquoi souhaites-tu devenir pasteur ?
Personnellement, je crois avoir un appel.
Mon parcours est différent des autres. A Madagascar, j’avais une belle place, on me connaissait. Au début des années 2000, les problèmes politiques m’ont fait quitter l’île. J’ai frôlé la mort dans des attaques personnelles. Et la France m’a accueilli et protégé. Alors je veux faire partie de ceux qui prêchent les bonnes nouvelles. Je ne pensais pas y arriver et pourtant, une force extérieure à moi-même m’a donné la capacité de me dépasser.
Une fois arrivé ici, j’ai décidé de m’investir en tant que serviteur de Dieu. C’est une reconnaissance pour ce que Dieu m’a permis de faire.
C’est vrai que concilier mon travail et les études, c’est très dur. Mais j’ai eu un appel. Je travaille de nuit à l’hôpital en tant qu’aide-soignant et la journée je suis là, à la faculté. Et j’ai réussi à passer la première année malgré tout. Alors je travaille et je mets tout dans les mains du Seigneur pour qu’il me donne la force. Sans lui, je ne pourrais pas tenir.
Un message pour conclure ?
Oui, avec cette citation venant du deuxième épître de Paul à Timothée, chapitre 2 verset 3.
« Souffre avec moi, comme un bon soldat de Jésus-Christ » (2Tm2,3)
Si tu veux vraiment suivre le Christ, il faut être prêt à faire des sacrifices personnels. Mais l’Esprit-Saint nous permet de chasser la peur et d’affronter toutes nos difficultés. Il y aura toujours une sérénité intérieure, morale et physique, même si on souffre, car Jésus ne nous laisse pas seul.
Retrouvez ici la vidéo du voyage, réalisée par une des étudiantes (Fiona Baudoin) : https://youtu.be/82ZagYYDkys
Nous en profitons également pour remercier tous ceux qui ont aidés à la réalisation de ce voyage : enseignants, donateurs gourmands (des ventes de gâteaux avaient été organisées par les étudiants), églises et accompagnateurs.