Un comité éditorial formé de Guilhen Antier, Nicolas Cochand, Céline Rohmer et Christophe Singer prend la suite de Chrystel Bernat, directrice rédactrice depuis 2014.
Guilhen Antier, maître de conférences en théologie systématique à l’Institut protestant de théologie, Faculté de Montpellier, et nouveau directeur rédacteur de la revue, a répondu à nos questions :

 

1. Quel regard portez-vous sur le travail réalisé par Chrystel Bernat durant ces 5 dernières années ?

Un regard admiratif et plein de gratitude ! Il faudrait bien plus que quelques phrases pour détailler tout ce que Chrystel a su accomplir en mettant au service de la revue son grand sens de la rigueur, son infatigable puissance de travail et surtout son désir de permettre à ETR de demeurer une revue scientifique de haut niveau, saluée comme telle par nos nombreux partenaires académiques et éditoriaux. Chrystel a également supervisé, et ce ne fut pas la moindre des tâches, la transition numérique : ETR est disponible depuis 2014 sur la plateforme www.cairn.info (et peut s’enorgueillir de compter plusieurs dizaines de milliers de consultations en ligne). Enfin, je soulignerai le soin particulier qu’elle a pris de collaborer en bonne intelligence, mêlant efficacité, pédagogie et patience, avec tous les membres de l’équipe, qui j’en suis sûr se joignent à moi pour lui dire un grand : merci !

 

2. Une nouvelle équipe, est-ce synonyme de nouveau projet éditorial ?

Pas immédiatement. Il y a d’abord tout un aspect technique avec lequel chacun, chacune doit achever de se familiariser afin que la « machine » continue de tourner et que la parution régulière continue d’être assurée. Le calendrier éditorial en cours doit aller jusqu’à son terme avant d’envisager de nouveaux projets. Les membres de la nouvelle équipe doivent aussi apprendre à travailler ensemble, ce qui est d’autant plus important que les responsabilités sont, comme il se doit, partagées entre les deux facultés de l’IPT, ce qui contribue de façon notable à renforcer la collaboration entre Paris et Montpellier. Une piste pour l’avenir serait de développer le volet « théologie pratique » car cette discipline a eu tendance à être sous-représentée jusqu’à récemment. La présence au sein du comité de rédaction de deux des trois enseignants-chercheurs dans cette discipline pourrait impulser une nouvelle dynamique en ce sens.

 

3. La majorité des revues de recherche sont traversées aujourd’hui par des questions de rajeunissement du lectorat. Selon vous, comment ETR peut composer avec cette réalité ?

En restant elle-même ! C’est-à-dire en veillant à demeurer une revue de qualité, attractive de par les sujets abordés dans les différentes publications et par le souci de se tenir à la croisée d’une réflexion intellectuelle exigeante, des questions existentielles, sociétales et spirituelles de notre temps, et d’un vécu religieux en pleine recomposition. En ne cédant pas à la mode de l’utilitarisme qui vante l’efficacité immédiate, les réponses simplistes et le technico-pratique. En ne perdant pas de vue que la recherche est une aventure gratuite, qui vaut pour elle-même car il y est question de notre quête de connaissance et de sens, le devoir de tout universitaire étant d’honorer cette quête. L’erreur fondamentale serait de faire mine d’oublier, par démagogie, que les lectrices et les lecteurs sont intelligents et revendiquent à juste titre le droit de nourrir leur pensée avec des aliments sains et consistants ! Il serait dommage de s’entendre dire un jour, comme Christian de la bouche de Roxane : « Vous m’offrez du brouet quand j’espérais des crèmes ! »